
Parfois il est bon de changer de technique de dessin : pour varier un peu les plaisirs de la peinture et de l’aquarelle, il m’arrive aussi de ne privilégier qu’une seule couleur. C’est ce que l’on appelle un lavis, une illustration qui ne joue qu’avec les variantes d’une teinte de base.
Dans ce cas de figure, plutôt que de n’utiliser que du noir et blanc, j’essaie de plus en plus de nouvelles encres aux couleurs denses et profondes, qui ont chacune des propriétés différentes. Selon l’usage, je peux choisir des encres indélébiles ou au contraire qui se diffusent plus facilement à l’eau. Les pigments ont des nuances particulières qui donnent des univers chromatiques particuliers selon le lieu ou l’humeur.
Les tons chauds aux couleurs brunes, sépia ou caramel procurent des illustrations chaleureuses et plaisantes, et les encres bleues, grises ou légèrement dépigmentées évoquent plus des sensations de nostalgie ou de mélancolie. Dans tous les cas, cette technique permet aussi de faire évoluer la technique même du trait : des plumes sergent major créent des lignes fines et acérées, qui ont tendance à griffer le papier, alors que l’usage du stylo plume permet de dessiner avec des lignes plus douces et mieux maîtrisées.
Une fois le dessin plus ou moins finalisé à la plume, il est temps de sortir le pinceau et de jouer alors avec des effets de transparence, en conservant toujours la même encre afin de conserver une gamme de tons homogènes. Ces dégradés de couleurs qui dans certains cas sont des camaïeux quand ils sont légèrement désaturés, donnent de la profondeur et enrichissent la composition.

